Pourquoi un revenu de base maintenant

La vie est de plus en plus difficile pour la plupart des gens. Il sera impossible de maintenir une classe moyenne et d'y accéder sans un revenu de base.

Dernière mise à jour: 25 novembre 2021

Notre économie plonge la plupart des Canadiens dans une situation plus difficile, comme le montre la tendance observée dans les pays de l'OCDE. Les emplois ne répondent pas aux besoins de la plupart des gens, car les salaires n'augmentent pas plus vite que le coût de la vie. L'une des principales causes de cette situation est que la technologie est moins chère que le coût des travailleurs. Nous sommes dans la quatrième révolution industrielle, et le déplacement des emplois et des salaires s'accélère.

Quand l’investisseur milliardaire Ray Dalio affirme que le capitalisme ne sert pas tout le monde de la même façon, quand l’ancien Premier ministre conservateur Brian Mulroney dit qu’un revenu minimum garanti  doit être considéré comme une « priorité absolue », et que même l’ancien gouverneur de la Banque du Canada Stephen Poloz demande la mise en place d’un programme permanent tel que la PCU, cela laisse croire que le temps des solutions temporaires et des mesures progressives est révolu.

La pandémie de COVID-19 a mis en évidence les conditions de précarité financière affectant les Canadiens depuis longtemps. Beaucoup d’entre nous ont découvert qu’on vivait au bord de l’insolvabilité. Les signes avant-coureurs d’une telle situation étaient clairs, mais sont restés lettre morte. Depuis des décennies, le Canadien moyen constate qu’il est de plus en plus difficile de trouver un travail bien rémunéré et de faire face à la hausse du coût de la vie.

Cette tendance est en grande partie due à l’introduction des technologies dans le monde du travail, diminuant ainsi la valeur de la main-d’œuvre, dans un contexte économique où les machines participent de plus en plus à la création des richesses dans notre société à un coût inférieur à celui des travailleurs. 

Cette évolution a provoqué un déséquilibre dans la qualité des emplois et la croissance des salaires, faisant en sorte que les Canadiens ont été sous-payés pendant des décennies et se traduisant par des inégalités de richesses de plus en plus marquées et une baisse de la qualité de vie des Canadiens. Une situation qui ne cesse de se détériorer pour la plupart d’entre nous. Une saine économie devrait servir les besoins des gens et non leur nuire.

Nous avons besoin d’un plan qui puisse remédier sans plus tarder aux conséquences de décennies de déclin de la classe moyenne et de la prolifération d’emplois précaires et peu rémunérateurs - un plan qui puisse faire en sorte que l’économie profite à tous.

Ce plan doit répondre aux besoins actuels, car l'économie canadienne continue de produire davantage tout en ayant besoin de moins de travailleurs.

En 2021, le Canada a connu une reprise économique presque complète, même avec 340 000 travailleurs de moins et une croissance de l'emploi concentrée principalement sur le travail à temps partiel

Aux États-Unis, le PIB a dépassé les niveaux d'avant la pandémie, même avec environ 10 millions d'emplois en moins.

Chaque récession est un accélérateur de tendance, et cette fois, c'est l'automatisation qui déplace les emplois et fait stagner les salaires. Nous avons besoin d'un plan qui s'attaque à ces dures réalités économiques auxquelles sont confrontés les Canadiens.

Ce plan, c'est le revenu de base.

Les salaires ne sont plus liés à la croissance économique

Pour la plupart des gens, la croissance de leur salaire n'est plus liée à la croissance économique ou à une augmentation de la productivité.  Les gens travaillent plus dur et plus longtemps et obtiennent moins de bénéfices que leurs parents ou grands-parents.

Apprenez-en davantage sur le découplage entre la croissance des salaires et la productivité du travail.

La technologie est désormais moins chère que les travailleurs. Elle représente une part toujours plus grande de la valeur créée pour ceux qui possèdent le capital, au détriment de la croissance des salaires des travailleurs.   

Les salaires ne sont plus liés à la croissance économique

Les économistes qui étudient la question ont démontré que nous ne créons pas de nouveaux types de travail assez rapidement pour remplacer les emplois que la technologie déplace, ce qui est un facteur important qui contribue à l'inégalité des richesses et des revenus au Canada et dans le monde développé. 

 En savoir plus sur la baisse de VOTRE part du revenu national

En raison de ces tendances, la plupart des Canadiens ont été sous-rémunérés pendant des décennies, ce qui a entraîné une augmentation des inégalités de richesse et de revenu.  

Depuis les années 1980, les revenus de la majorité de la population ont stagné ou diminué, tandis que les 1 % et 0,1 % des personnes les mieux rémunérées ont vu leurs revenus augmenter à un rythme effarant. (PressProgress)

Alors que la croissance économique et la hausse en productivité étaient censées favoriser la croissance des salaires pour tous, les salariés médians n’ont bénéficié d’aucune augmentation depuis 40 ans, si l’on en déduit la hausse du coût de la vie. En fait, entre 1982 et 2014, la part des revenus allant des 50 % des Canadiens les moins bien rémunérés a diminué de 28 %, tandis que la part des revenus des 1 % des Canadiens les mieux rémunérés a augmenté de 53 %.

Contrairement aux précédentes vagues d’automatisation, les récents progrès dans le domaine de l’intelligence artificielle mettent en péril autant les emplois des cols bleus que ceux des cols blancs. Nous savons que les travailleurs contraints de quitter leur poste à cause de la technologie perdent jusqu’à 25 % de leurs revenus annuels, 6 ans après leur licenciement. Les travailleurs canadiens avec le plus d’ancienneté qui perdent leur emploi d’origine subissent des pertes de revenus pouvant aller jusqu’à 35 %.

La technologie érode la classe moyenne et polarise le marché du travail

Nous nous trouvons au milieu de la quatrième révolution industrielle, où l’adoption rapide de l’intelligence artificielle et de l’automatisation affecte tous les Canadiens, quel que soit leur niveau de revenu.

Près de la moitié des tâches que les Canadiens accomplissent au travail aujourd’hui risquent fortement d’être automatisées au cours des 10 à 20 prochaines années. Les emplois les plus à risque sont également nos emplois les plus courants : les camionneurs, les commis-vendeurs, les employés de bureau et du personnel administratif ainsi que les travailleurs de l'industrie alimentaire.

Dans toute révolution industrielle, il se produit à la fois un changement dans la valeur du travail humain pour la plupart des travailleurs et une augmentation de la demande d’une main-d’œuvre plus qualifiée. Ce même phénomène se produit à travers les pays développés—et au Canada, ce sont les travailleurs à faible revenu qui sont les plus durement touchés.

La technologie a également provoqué l'érosion de la classe moyenne au cours des dernières décennies. Depuis les années 1970, la proportion des emplois à revenu moyen a considérablement diminué, au profit d’une part croissante d'emplois à salaire élevé et une part encore plus importante d'emplois à salaire bas.

De plus en plus de Canadiens sont contraints d'accepter des emplois mal rémunérés et de mauvaise qualité. Ces Canadiens sont confrontés à une crise de revenu, une cause sous-jacente de nombreuses autres crises que nous connaissons tous : la hausse des niveaux d’endettement, le prix exorbitant des logements, la précarité des travailleurs et la baisse de la sécurité du revenu des travailleurs à temps partiel.

Un revenu minimum garanti rétablit les voies d’accès à la classe moyenne, permettant aux citoyens d’échapper au cycle vicieux, ce qui semblait auparavant impossible. Cela donne aux travailleurs licenciés la possibilité de se former et d’acquérir de nouvelles compétences, au lieu de se précipiter vers le premier emploi disponible.

Un revenu minimum garanti offre aux gens un moyen décent de subsistance pendant qu’ils cherchent un emploi qui leur convient. Cela leur donne une marge de manœuvre pour négocier un meilleur salaire et de meilleures conditions de travail, un moyen de compenser les décennies de déclin dans la qualité des emplois et des revenus au Canada et à travers le monde industrialisé.

Nous l'avons vu avec le projet pilote de revenu de base de l'Ontario, où les deux tiers des bénéficiaires travaillaient déjà. (Pour en savoir plus, voir la section Leçons tirées du projet pilote sur le revenu de base en Ontario ci-dessous).

La sécurité d’un revenu à long terme donne aux individus la possibilité de négocier des salaires plus élevés, de retourner aux études pour améliorer leurs compétences ou d'envisager d'autres carrières ; des choses qui étaient peut-être hors d’atteinte avant l’instauration d’un revenu de base.

Un revenu garanti permet la création de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois ainsi qu’une redéfinition du travail

En augmentant la tolérance au risque des individus, le revenu de base permettrait à une toute nouvelle catégorie d’entrepreneurs de se lancer, créerait des emplois, stimulerait notre économie et consoliderait le leadership du Canada en matière d’innovation.

Les personnes recevant un revenu de base sont jusqu'à 4 fois plus intéressées par l'entrepreneuriat. Le revenu garanti de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) a amené les Canadiens à démarrer de nouvelles entreprises ou à trouver de nouvelles formes de travail pour contribuer à la communauté.

Dans une étude sur les bénéficiaires de la PCU, 50 % ont acquis une nouvelle compétence, 42 % ont suivi un cours en ligne et 10 % ont créé une entreprise.

Il donne aux étudiants la liberté de se concentrer sur leur éducation, mais permet aussi de reconnaître le travail des soignants et des bénévoles, qui exercent un des métiers les plus exigeants mais aussi un des plus importants au sein de notre société. Il vient combler un vide pour les millions de travailleurs temporaires au Canada qui ne bénéficient pas de prestations d’emploi et qui ne peuvent donc pas bénéficier de l’assurance-emploi lorsque les possibilités d’emploi diminuent.

Lorsque les gens jouissent de la sécurité économique d'un revenu garanti, ils sont plus enclins à prendre des risques qui seraient bénéfiques à leur carrière, leur famille et leur communauté.

Leçons tirées du projet pilote sur le revenu de base en Ontario

Les programmes offrant un revenu minimum garanti, comme le projet pilote sur le revenu de base en Ontario, permettraient à tous les Canadiens de vivre au-dessus du seuil de pauvreté—ce qui est déjà une grande réussite sociale en soi. Ce nouveau revenu de base permettrait de sortir les gens des centaines de subventions conditionnelles actuellement en vigueur qui imposent des critères d’admissibilité complexes et arbitraires. De tels programmes libèreraient ceux en situation de handicap ou à la retraite de la crainte de voir leurs prestations perdues ou diminuées.

Cela peut être particulièrement libérateur pour les personnes vivant dans la pauvreté. Un programme de soutien inconditionnel élimine la stigmatisation liée à la réception de cette allocation et soutient les gens dans leur recherche d’un niveau de revenu plus élevé. Beaucoup choisissent de retourner à l'école, de démarrer une entreprise ou de faire du bénévolat dans leur communauté.

Le projet pilote sur le revenu de base en Ontario a aidé Luis et Leanna à bâtir à Lindsay, en Ontario. (Crédit : Humans of Basic Income, par Jessie Golem.)

Une enquête menée en 2020 auprès des prestataires du projet pilote en Ontario a révélé que plus du tiers des personnes ayant travaillé de façon continue ont vu leur salaire horaire augmenter après le début du programme de revenu de base. Plus d'un quart des répondants ont choisi de suivre un programme d'éducation ou de formation.

Le projet pilote en Ontario nous montre que le revenu de base aide les Canadiens à hausser leur niveau de vie et à être en meilleure santé, tout en leur donnant la possibilité de vivre pleinement et de contribuer plus activement à leur communauté.


Il ne peut y avoir de reprise économique solide et équitable tant que le 50 % des travailleurs canadiens les moins rémunérés continuent de subir une stagnation salariale qui n’arrive plus à compenser la hausse du coût de la vie. Un revenu minimum garanti est donc une nécessité pour assurer une reprise économique plus équitable et plus rapide.

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